mardi, juin 28, 2016

Sad but true

En ce moment je range mon disque dur, ce qui me rend plutôt nostalgique. J'écoute de vieilles chansons, regarde de vieilles photos... Et de vieilles vidéos. Quand j'étais au lycée, j'avais pris pour habitude de laisser tourner en permanence ma webcam dès que j'invitais des amis dans ma chambre. Après, si il c'était passé des choses drôles ou importantes (comme les essais maquillages pour notre film de zombie), je prenais mon petit logiciel de montage et je compilais les meilleures parties pour faire de petits films. Bon, ce qui en général nous fait nous bidonner à 17 ans nous donne envie de mettre la tête dans le sable de la honte quand on en a 23 et qu'on se revoit, mais là n'est pas la question. En somme, faire des petits montages et avoir des vidéos à regarder dans 6 ans est quelque chose que je devrais activement me remettre à faire je crois. 
La plupart des gens sur mes vidéos ne sont plus mes amis maintenant. On s'est fâché, ou on ne se parle plus, histoires à la con ou perte de vue, au fond c'est pas vraiment important. Enfin je sais pas, peut être que ça l'est ? Il y a parmi ces personnes des gens qui ont été mes meilleurs amis, et qui sont partis de ma vie ou que j'ai choisi d'éloigner de façon violente et définitive sans qu'eux ni moi ne viennent demander la moindre explication. Est ce qu'aujourd'hui il manque quelque chose à ma vie parce que je n'ai pas eu ou donné les explications sur certaines choses ? Probablement pas.
Le truc, c'est que si savoir je peux m'en passer, j'ai un besoin que les autres sachent presque maladif. Je passe des heures en explications, j'écris des lettres, des pavés, pour être sure de tout mettre en ordre, de bien organiser mes idées, que chaque argument suive l'autre de façon logique et claire, je reformule, il faut que l'autre comprenne, et si j'ai le sentiment qu'il n'a pas comprit, je dois lutter pour ne pas renvoyer un message, appeler, donner encore et encore les explications... Alors qu'au fond tout le monde s'en branle.




Parfois j'ai envie de reparler à certaines de ces personnes. Et puis très vite je passe au travers de cette idée, parce que je sais que ce serait futile, ou mauvais pour moi, parce qu'il faut que j'arrête de regarder en arrière, et il y a toujours quelque chose qui va venir me rappeler à l'ordre. Quand j'ai eu envie de reparler à C, j'ai appris que des années de silences après elle continuait d'essayer de me mettre ses erreurs sur le dos, à presque me mettre une plainte et un procès au cul pour une affaire dont j'ignorais tout et dont elle était responsable, mais déchargeait la faute sur moi de façon complètement gratuite. Moi qui voulait prendre de ses nouvelles, savoir ce qu'elle était devenue, j'ai constaté de loin qu'elle n'avait absolument pas changé, et j'ai tourné mes talons sans regrets.

Quand j'ai eu fini d'être en colère permanente contre J, il est venu me proposer de boire une bière. Je ne savais pas trop quoi faire, je ne savais pas si ça serait une bonne chose. Quand on regarde de vieux souvenirs comme ça dans un ordinateur, on se rappelle surtout des bons moments. Et quand je regarde J dans mon ordinateur, il a un visage totalement différent de celui que je peux voir aujourd'hui, auquel j'associe une foule de choses très négatives, dont mon cerveau a choisi d'occulter les détails, et j'en suis bien heureuse. Quand je le vois sur les vidéos, je me dis "merde alors, il s'est passé quoi ? On état amis, on s'entendait bien, on se marrait, c'était plutôt cool", et j'ai l'impression d'avoir assisté à la transformation de la Bête en mode inversé. Je suis consciente d'avoir tout à fait joué mon rôle là dedans d'ailleurs. Je crois que j'ai trop essayé, trop forcé, me suis trop donnée, aliénée.
J'avais envie d'aller boire cette foutue bière, pour voir ce que ça me faisait, pour expliquer comment est ma vie maintenant, pour voir comment est la sienne, s'expliquer peut être même sur certaines choses, sans arrière pensée, bien que je ne pense pas que la demande soit anodine. J'étais sure de moi et de mes tripes bien accrochées, toute la merde laissée derrière moi.
Le fait est que quand j'ai entendu certaines choses, à une semaine de le voir, je me suis dis "merde ma fille, pourquoi est ce que tu aurais envie d'accorder encore du temps à ce type ? Pourquoi est ce que tu prendrais le risque une seule seconde de te mettre en danger, de lui donner des mots et des regards qu'il pourrait interpréter, tourner contre toi, être ce qu'il est devenu avec toi encore et encore ?". En somme j'ai flippé. J'ai grave flippé, je me suis mise en colère, et je lui ai claqué la porte à la gueule, en espérant lui péter le nez avec et en me disant que ce que j'avais appris n'était pas tombé dans mes oreilles à ce moment là pour rien, et qu'il n'avait plus rien à m'apporter.
C'est con hein, parce que des semaines ont passé et que je pense toujours que cette bière c'est pas si con, que ça pourrait me permettre de poser mes grosses couilles sur la table et de dire : Voila. Voila comme j'ai avancé sans toi, voila la personne que je suis aujourd'hui, voila ce que tu m'as fait, ce dont je me suis débarrassé, ce dont je ne suis pas sure d'arriver à me débarrasser un jour, parce que tu m'as irrémédiablement abîmé, mais je vis avec, et étrangement, je vais bien. Mais est ce que c'est franchement la peine ? Et en même temps est ce que ça a besoin d'être utile ?... Est ce qu'en fait j'en ai pas rien à foutre ?



J'ai essayé de rester en contact avec B. Sans aucune arrière pensée, juste parce que je l'apprécie, et qu'il m'apprécie, et qu'on a beaucoup trop de centres d’intérêts en commun pour gâcher cette amitié, malgré tout ce qui a pu se passer. Mais je crois que cette personne ne cessera jamais de me décevoir encore et encore, de me la faire à l'envers, et j'ignore pourquoi je m'obstine. Mais quand il s'est barré de ma vie en pleurnichant, pour au moins la cinquième fois, je me suis dis que B, J, tous ces gens, si ils étaient derrière c'est qu'il y avait une raison. J'ai changé. Je suis à la fois à nouveau moi même et à la fois grandie.
Et j'ai la réelle impression d'être bipolaire à vouloir une semaine sur deux ne plus jamais en entendre parler, ou accepter qu'ils ont fait partie de ma vie et arriver à boire une bière en souriant sans avoir peur d'eux ou les détester.


« I don't know if I can open up, I've been opened enough. I don't know if I can open up I'm not a birthday present.
I'm agressive regressive, the past is over and the passes scenes so pathetic. »