Cette semaine a été a la fois très amusante et m'a en même temps bouffé la vie.
J'ai revu des gens, j'en ai rencontré, je me suis amusée, je suis allé dans des endroits que j'aime, j'ai eu des petits cadeaux par ci par la... Mais voilà, aujourd'hui vendredi 13 mes tripes se prennent pour un Ouroboros et se foutent de ma gueule en se bouffant la queue.
Je me sens socialement inapte depuis quelques jours, incapable de communiquer normalement avec des gens nouveaux, et même avec les gens que je connais. Je me sens confuse, stressée, juste incapable de le faire, au moment où j'ouvre la bouche je voudrais l'avoir toujours gardé fermée. Ça me fait comme des cendres sous la langue, je ne sais pas quoi dire, c'est inconfortable, gênant.
Émotionnellement c'est du grand n'importe quoi aussi. J'ai travaillé pendant une semaine dans du secrétariat médical, à éplucher les ordonnances de fauteuils roulant pour enfants, tétraplégiques, a voir des diagnostics de "démence sénile", avoir tous les jours le même monsieur qui appelle parce que son fauteuil le fait souffrir. Quand je croule sous les papiers je m'en fiche, mais a certains moments je réalise ce que j'ai sous les yeux, ce qui se passe, et je n'ai franchement plus le moral du tout, je suis triste et dégoûtée des dégâts de la vie. Et dire que "le droit et le médical ce sont les seules catégories où il y a des débouchés aujourd'hui"... Non, décidément ce n'est pas pour moi. Je vis peut être "dans un monde de bisounours" et je fais peut être l'autruche, mais ce monde la ce n'est pas celui auquel j'ai envie de me confronter tous les jours de ma vie. Moi je veux être confrontée au beau, tous les jours, a ce que le monde a de mieux a me mettre dans les yeux, je veux apprendre des choses aux gens, leur ouvrir les yeux sur ce qu'ils ne voient pas parce qu'ils sont trop préoccupés par cette misère tout autour d'eux. C'est peut être bisounours ça aussi, mais un jour on m'a dit "regarde toi, tu peux TOUT faire", et même si je j'ai pas encore réussi a coller un nom dessus, c'est ça que je veux faire.
J'ai également compris que Space Oddity est ma chanson préférée de David Bowie, parce que quand je la chante j'ai le cœur qui se fend en deux, et que quand je raconte de quoi elle traite, j'ai du mal à me retenir de pleurer, oui c'est à ce point là, cette chanson est très spéciale pour moi. Et je vous colle la version Walter Mitty parce que c'est le jour où j'ai vu ce film qu'elle m'a le plus percuté.
Beaucoup de gens ont eu des jugements sur moi, plus ou moins volontairement, plus ou moins consciemment, et m'en ont fait part, et auraient probablement du garder la bouche cousue.
Je commence à être un peu fatiguée des faux jugements de personne, et surtout a être exténuée que tout le monde pense savoir mieux que moi ce qu'il me faut.
Ça me donne vraiment envie de me faire moniale et de m'enfermer dans la montagne en envoyant foutre tout le monde. Vous voyez, ça ce serait bon pour moi.
Ça faisait un moment que je n'avais pas fait d'article si pessimiste, et j'ai hésité à le faire, et également hésité à le publier, mais je me sens tellement mieux quand je couche ça ici, et ces choses devaient tellement être dites "a haute voix" que je n'avais en fait pas le choix. Je repars plus légère et je reviendrais avec le sourire.
See you later alligator.
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