samedi, février 18, 2012

Coeur de Dragon.


Trop souvent, ma plume crache la haine, l'indignation et la révolte. Aujourd'hui, dans un monde qui me fait tout les jours un peu plus perdre foi en ceux qui l'ont construit, je voudrais faire quelques pas en arrière hors de mon corps d'éternelle insoumise, et dire merci.

Merci à ma Mère, et à ses sacrifices. A l'humiliation qu'elle a du subir à devoir me nourrir avec des aides sociales qu'on ne lui donnait parfois pas, elle si belle et si digne, à pleurer devant les caissières, et dans des bureaux, devant des patrons qui disaient l'avoir payé alors que ce n'était pas le cas, merci pour cette éducation, pour m'avoir appris à être humble et à avoir des valeurs.
Merci à mes grands parents, sans qui rien n'aurait été possible, merci de m'avoir élevé, d'avoir été là tous les jours pour moi, de m'avoir donné une enfance et une culture, merci d'avoir fait de moi une gamine dont on se souvient avec douce nostalgie. 
Merci à ma Grand-Mère, pour son sens du goût, et pour malgré ses reproches, qui souvent me font sourire, me défend et me défendra envers et contre tous, n'a jamais douté de moi. Merci à mon Grand-Père, pour m'avoir appris la musique, et pour tout ce qu'il a fait pour moi (et dieu sait que la liste est longue).
Merci à ma soeur, pour m'avoir appris à ne plus me laisser faire, pour m'avoir dit des vérités tranchantes et m'avoir montré que le temps peut faire bien des choses.
Merci à toute ma famille paternelle, qui a su m'aimer, m'accepter, et bien plus encore, alors que je sais aujourd’hui qu'il aurait pu en être tout autrement, en particulier à Manou, et à mes oncles, parce que je sais qu'ils seront les premiers à me secourir si je suis un jour dans la détresse.
Merci à mon Père, pour son mauvais caractère et sa marginalité qu'il a su me transmettre sans pour autant n'en avoir jamais l'occasion.
Merci à Jean-Jacques, pour avoir su me parler de mon père comme j'aurais voulu le connaître, et non comme on m'en parle un peu trop souvent, et avoir fait ce qu'il n'aura jamais l'occasion de faire.

Une faille à découvert, je me dévoile un peu aujourd'hui, mais maintenant j'ai la conscience tranquille. Si parfois je vous paraît ingrate, sachez qu'il n'en est rien. Merci d'avoir fait de ma vie la seule chose qu'elle devait être. 
... Et si vous n'êtes pas sur cette liste, c'est non pas parce que je ne vous aime pas, seulement parce que vous ne m'avez pas construit, n'y voyez rien d'offensant, vous n'aviez qu'à poser la pierre, et il n'est pas trop tard, du moins je l'espère.

2 commentaires:

Lune a dit…

Oh, ça a changé depuis ma dernière visite. C'est joli, "la déco".
Ton article ici, on dirait un peu une prière. Une prière où tu remercies tes proches..bel honneur, s'ils savaient.

Tiphaine a dit…

Effectivement, ce sont aussi les autres qui nous construisent.