mardi, janvier 21, 2014

La dame à l'hermine.

06.01.2014
Aujourd'hui le bus a augmenté. C'est quand même un comble. 
Dedans il y avait : un mec bizarre avec une tête de dealer qui me regardait et qui a failli me mettre un tampon en descendant (bizarre comme technique, un peu agressif le bonhomme), une fille avec un médusa qui n'avait pas du tout une tête a en porter un, et une grosse pourtant pas trop dégueulasse qui s'est soudain mît a jouer avec son piercing a la langue, ce qui est instantanément devenu dégoûtant. 
Dans mon autre bus il y a : une fille qui a le sac Mango que je trouvais sympa, un grand barbu rêveur, deux filles voilées l'une a côté de l'autre qui ne disent rien (Le voile, il y a des femmes qui se battent pour le perdre et moi je ne vois que des filles qui choisissent de le porter. Je ne comprendrais vraiment jamais rien.), une petite fille qui me fait penser a moi avec son regard de tueur. Une femme qui sort des années 90 avec un jogging et des baskets, un gros bandeau et plein de tresses sur la tête avec des élastiques de couleur.

07.01.2014
Dans le bus il y a : un grand bonhomme qui fixe le vide d'un air étrange, un couple jeune qui semble vidé de toute jeunesse avec une petite fille, mais ils ont l'air heureux.  Un chauffeur insipide, une femme qui tape frénétiquement sur la tête de son Yorkshire. Un mec avec une veste vert fluo, une fille qui a la veste Mango que je vais m'acheter. Un mec qui pue l'alcool, une blonde assez mignonne qui me fous la gerbe.








Je n'arrive vraiment pas a savoir si cette manie que j'ai d'observer les autres êtres humains est innée ou si elle me vient de mes études en histoire de l'art. J'ai toujours aimé les scènes et genres et portraits (merci les flamands), entrée dans l'intimité des modèles, et je ne sais pas si c'est ce que j'essaie de retrouver en observant ce qui m'entoure, la rue, les passants, les foules, ou en regardant a travers les fenêtres la nuit, imaginant ce que peuvent bien faire les gens, en ayant parfois envie de les peindre ou de les dessiner sans pouvoir le faire, ou de les photographier, mais j'ai trop honte.
Il y a des jours ou je trouve que mon monde, ma réalité est vraiment dépourvue d'intérêt, et que "c'était mieux avant". Que c'était mieux dans mes peintures, dans le romantisme, le pittoresque,  le classicisme, la peinture d'élégance... Je vous en passe, ce que je veux dire en fait, c'est que ce genre de scène de rue, c'était quelque chose de banal pour les artistes. Comme moi quand je vois les gens dans le bus, ou des personnes discuter dans un café. Pourtant, à ce moment là, quelque chose les as poussés à peindre leur quotidien (oui, y a bien quelqu'un qui en a eu l'idée). Moi je me dis que mon quotidien est vraiment dénué de sens, qu'il n'a aucun intérêt à être peint, et d'ailleurs je ne crois pas qu'il le soit, parce que l'art n'a plus les mêmes buts ou parce que comme moi les artistes ne trouvent plus rien d'intéressant dans le réel ? 
Je suis coincée entre ce réel que je me plais à décrire parfois et mon petit monde qui est parfaitement à mon goût. Après tout je suis peut être tout simplement où je dois être. 

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Quel beau tableau !
Tu es vraiment quelqu'un qui a du goût, toi !

Antigone a dit…

Merci beaucoup.

Keir O'Riyerdan a dit…

Cette manie d'observer les gens, s'inventer parfois des histoires à leur propos, je me retrouve la dedans. Selon moi, c'est cette observation qui, au contraire, nous a pousser à nous tourner vers l'art. Je pense que c'est un domaine qui contient tellement de possibilités, dont les champs sont si infinis que ça fait doublement, rêver, imaginer, espérer et respirer...

:)